🍽️ TVA à 20 % pour la restauration : un amendement rejeté, mais la vigilance reste de mise

La profession respire — pour l’instant.
Le 22 octobre 2025, la commission des finances de l’Assemblée nationale a rejeté un amendement explosif proposé dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Celui-ci visait à soumettre la majorité des restaurants au taux de TVA normal de 20 %, en ne maintenant le taux réduit qu’aux établissements titulaires du titre de Maître Restaurateur.

Une mesure qui aurait pu bouleverser tout le secteur HORECA (Hôtellerie, Restauration, Café), déjà fragilisé par la hausse des coûts, la baisse du pouvoir d’achat et les nombreuses défaillances d’entreprises.


💣 Un amendement à fort impact économique

L’idée portée par le groupe socialiste était de “valoriser la qualité et le savoir-faire des professionnels engagés dans une démarche d’excellence”.
L’amendement proposait donc :

  • un taux rĂ©duit Ă  5,5 % pour les Ă©tablissements MaĂ®tres Restaurateurs,
  • et le taux normal de 20 % pour tous les autres restaurants.

Sur le papier, cela pouvait sembler une incitation à la qualité.
Mais dans les faits, le doublement du taux de TVA aurait eu des conséquences catastrophiques pour la restauration française.


⚠️ Une levée de boucliers immédiate du secteur

À peine l’amendement déposé, les organisations professionnelles se sont unies pour le combattre.
Parmi elles :

  • le GHR (Groupement des HĂ´telleries & Restaurations de France),
  • la FEB (FĂ©dĂ©ration des Entreprises de Boulangerie-Pâtisserie),
  • le GNC (Groupement national des chaĂ®nes hĂ´telières),
  • le SNARR (Syndicat national de la restauration rapide),
  • et les Traiteurs de France.

Ensemble, elles ont adressé un courrier d’alerte à Serge Papin, ministre délégué à l’Artisanat, au Commerce et au Tourisme, ainsi qu’aux membres de la commission des finances.

Le message était clair :

“Ni les restaurants, ni leurs clients n’ont les moyens de supporter une hausse de la TVA.”


📉 Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes

Selon une étude de Xerfi, les effets d’une telle hausse auraient été dramatiques :

  • 🔺 +10 % sur les prix Ă  la carte,
  • đź’¶ –7,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires,
  • 📉 –3 milliards d’euros de pertes nettes,
  • 🏚️ 15 000 Ă  40 000 restaurants menacĂ©s de fermeture,
  • 👥 42 000 emplois supprimĂ©s.

Des chiffres vertigineux, surtout dans un contexte où le secteur HORECA sort à peine de plusieurs années de crises : Covid, inflation, coûts énergétiques et pénurie de main-d’œuvre.


🧑‍🍳 Les “Maîtres Restaurateurs” : une minorité d’élus

L’amendement mettait aussi en lumière un autre problème : le déséquilibre du dispositif.
En effet, seuls 3 000 établissements en France détiennent aujourd’hui le titre de Maître Restaurateur, dont 1 400 adhérents à l’AFMR (Association française des Maîtres Restaurateurs).

Face à eux, ce sont 180 000 restaurants du quotidien — brasseries, pizzerias, bistros, établissements de restauration rapide — qui auraient vu leurs taxes doubler du jour au lendemain.

“Cet amendement donnerait de l’air à 1 % des restaurateurs et asphyxierait les 99 % restants”, dénoncent les organisations professionnelles.


🧾 Pourquoi la TVA réduite est vitale pour la restauration

La TVA à 10 % n’est pas un cadeau fiscal, c’est un outil de survie économique.
Elle permet aux restaurateurs de :

  • maintenir des prix accessibles pour les clients,
  • investir dans l’emploi et la qualitĂ©,
  • faire face Ă  la hausse constante des matières premières et des charges.

Une hausse brutale de la TVA aurait donc un effet domino :
👉 moins de fréquentation,
👉 moins de chiffre d’affaires,
👉 plus de fermetures.


🛑 Une victoire temporaire, mais une vigilance nécessaire

Si l’amendement a été rejeté par la commission des finances, la profession reste sur ses gardes.
Car cette tentative politique montre que la TVA sur la restauration reste une variable d’ajustement budgétaire dans les débats parlementaires.

Le GHR appelle donc à rester mobilisé et unis, rappelant que toute modification du taux serait “déconnectée des réalités économiques et sociales” d’un secteur déjà exsangue.


🧰 Matériel Horeca : aux côtés des restaurateurs, toujours

Chez Matériel Horeca, nous comprenons la fragilité du secteur et la nécessité de protéger chaque euro investi.
C’est pourquoi nous accompagnons les professionnels avec :

  • đź’ˇ des Ă©quipements Ă©conomes en Ă©nergie,
  • ⚙️ des solutions durables et rentables,
  • 🤝 un accompagnement personnalisĂ© pour optimiser les coĂ»ts d’exploitation.

Nous croyons, comme le GHR, que la restauration est un pilier du patrimoine français, et qu’elle mérite stabilité, reconnaissance et soutien.


🍷 En conclusion : défendre la restauration, c’est défendre le lien social

Derrière chaque table servie, il y a un chef, un serveur, un fournisseur, un artisan.
Augmenter la TVA reviendrait à fragiliser tout un écosystème économique et humain.

Le rejet de cet amendement est une bonne nouvelle, mais aussi un signal d’alerte :
la profession doit continuer à faire bloc pour défendre un modèle de restauration vivant, accessible et durable. 🇫🇷