Les bistrots et cafés de France : une tradition au patrimoine culturel immatériel

L’association des Bistrots et Cafés de France, dirigée par Alain Fontaine, a réussi à faire inscrire les « pratiques sociales et culturelles dans les bistrots et cafés » au patrimoine immatériel français. Un combat de six ans, couronné de succès, qui souligne l’importance de ces lieux emblématiques dans le maintien du lien social.

Les bistrots français classés au patrimoine culturel immatériel français

La reconnaissance d’un art de vivre unique

En octobre dernier, le ministère de la Culture a officiellement ajouté les pratiques sociales et culturelles des bistrots et cafés au patrimoine immatériel de l’Hexagone. Ce n’est pas seulement l’endroit qui est mis en avant, mais aussi l’atmosphère, l’ambiance et les interactions qui s’y déroulent, faisant de ces lieux des piliers du lien social, un espace de rencontre et de partage pour des générations de Français. Un des symboles centraux ? Le comptoir, lieu de conversations animées et de relations intergénérationnelles.

Alain Fontaine, fier président de l’association et chef au Mesturet à Paris, a tenu à remercier les soutiens politiques qui ont permis d’accomplir ce projet, notamment Emmanuel Macron et Anne Hidalgo. « Ce succès est un signal fort pour la préservation d’un art de vivre à la française, » a-t-il déclaré.

Une survie menacée

Malgré cette reconnaissance, les bistrots et cafés en France sont en voie de disparition. Alors qu’il en existait 500 000 en 1900, ils ne sont plus que 40 000 en 2024. La désertification rurale, l’apparition des cantines d’entreprise dans les années 70, ainsi que l’essor des machines à expresso domestiques, de la restauration rapide et des livraisons à domicile ont largement contribué à la baisse de fréquentation de ces établissements.

« Cette inscription est plus qu’un hommage : c’est un appel à l’action pour les pouvoirs publics afin de préserver ces lieux essentiels, » souligne Alain Fontaine. Avec les menaces pesant sur ce patrimoine, les professionnels du secteur cherchent des solutions pour le réinventer et attirer une nouvelle clientèle. Offrir de nouveaux services tels que des épiceries, des distributeurs automatiques ou encore des points de retrait pourraient permettre de sauver ces lieux de sociabilité, notamment dans les petits villages.

Un avenir à l’Unesco ?

Cette nouvelle reconnaissance nationale est également un tremplin pour une candidature à l’Unesco, avec des conférences et des expositions prévues pour faire la promotion de cet art de vivre à l’échelle internationale. Les bistrots ne sont pas seulement des lieux de consommation : ils sont des carrefours de la culture et du lien social.

L’avenir des bistrots s’inscrit désormais dans une perspective mondiale. La France entend bien porter ce symbole de convivialité jusqu’aux plus hautes sphères du patrimoine culturel. « L’histoire des bistrots ne fait que commencer, » conclut Alain Fontaine.

Pour en savoir plus sur cette reconnaissance historique, consultez la fiche d’inventaire sur le site du ministère de la Culture ici.