Permis d’entreprendre : une bouée de sauvetage pour les restaurateurs et hôteliers ?

Face à la hausse alarmante des défaillances dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) a présenté une initiative inédite lors de son 72e congrès à Lyon : le Permis d’entreprendre, une formation conçue pour renforcer la gestion des entreprises CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants) et garantir leur pérennité.

Permis d'entreprendre : une bouée de sauvetage pour les restaurateurs et hôteliers

Un secteur en crise : des chiffres alarmants

En 2024, près de 65 000 défaillances d’entreprises sont attendues en France, entraînant environ 160 000 pertes d’emplois. La restauration et l’hébergement sont particulièrement touchés, représentant 6 500 procédures collectives enregistrées cette année. Malgré une reprise d’activité post-COVID, la combinaison de charges salariales, d’inflation sur les matières premières et de normes contraignantes grignote les marges et la trésorerie des établissements.

Une réponse concrète : le permis d’entreprendre

Inspirée du permis d’exploitation, cette formation de 35 heures vise à donner aux professionnels les bases indispensables pour :

  • Comprendre leur comptabilité et suivre leur trésorerie au quotidien.
  • Optimiser leur gestion opérationnelle : ingénierie de carte, fixation des prix, suivi des coûts.
  • Analyser les marges et résultats pour anticiper et corriger les difficultés.

Cette initiative, élaborée avec CHR Conseils et Solutions, dirigée par l’expert Christopher Terleski, se veut pragmatique et immédiatement applicable pour aider les restaurateurs à naviguer dans un contexte économique de plus en plus complexe.

Les défis du quotidien : des marges sous pression

Christopher Terleski souligne que beaucoup d’établissements, pour compenser les pertes, augmentent leurs prix au détriment de leur fréquentation. « Remplir le restaurant est essentiel pour consolider l’activité », explique-t-il, en insistant sur l’importance d’une analyse fine des chiffres et d’une gestion proactive de la qualité de l’expérience client.

Normes et amortissements : un poids lourd sur la trésorerie

Depuis 1993, les mises aux normes en matière d’hygiène, sécurité et accessibilité ont coûté plus de 5 milliards d’euros au secteur. Pourtant, les délais d’amortissement – souvent limités à 7 ans – sont jugés trop courts, mettant les trésoreries à rude épreuve. L’Umih appelle les banques à proposer des financements sur 20 à 25 ans, comme c’est le cas en Allemagne, pour permettre aux professionnels de respirer et d’investir dans la modernisation de leurs outils.

Vers un avenir plus solide ?

Avec des initiatives comme le Permis d’entreprendre, l’Umih souhaite donner aux professionnels des armes pour affronter les défis structurels et conjoncturels du secteur. Une gestion rigoureuse et un accompagnement adapté pourraient bien être les clés pour freiner les fermetures et redonner un souffle à l’hôtellerie-restauration.

Pour en savoir plus sur les solutions pour votre établissement, explorez les équipements et outils disponibles sur MaterielHoreca.com.