PLF 2026 : pourquoi Thierry Marx alerte sur un budget à haut risque pour les CHR

Le Projet de Loi de Finances 2026 (PLF 2026) est sur toutes les lèvres dans le secteur de l’hôtellerie-restauration. Amendé à plusieurs reprises par l’Assemblée nationale et le Sénat, le texte doit encore être tranché en Commission Mixte Paritaire (CMP).
Dans ce contexte tendu, Thierry Marx, président confédéral de l’UMIH, a décidé d’alerter directement les parlementaires sur les conséquences très concrètes de certaines mesures pour les cafés, hôtels et restaurants (CHR).

Derrière les lignes budgétaires, c’est la survie économique de milliers d’établissements qui est en jeu.


Un secteur CHR sous pression permanente

Thierry Marx dresse un constat sans détour :
les entreprises CHR font face à une équation économique de plus en plus difficile à résoudre.

Les principales difficultés du terrain

  • Hausse continue des coûts d’exploitation
  • Pénurie de main-d’œuvre persistante
  • Nécessité d’investir pour :
    • la transition écologique,
    • la digitalisation,
    • l’évolution des attentes clients
  • Un niveau de défaillances inédit :
    👉 environ 25 fermetures d’entreprises par jour dans le secteur

Dans ce contexte, chaque décision budgétaire a un impact immédiat sur l’emploi, l’investissement et la pérennité des établissements.


Ce que réclame la profession : visibilité et stabilité

Pour Thierry Marx, le message est clair :
👉 les chefs d’entreprise ont besoin d’un cadre fiscal stable, lisible et prévisible.

Pourquoi c’est crucial pour les CHR ?

  • Investir dans du matériel professionnel coûteux (cuisine, froid, extraction, mobilier…)
  • Moderniser les établissements
  • Maintenir la qualité de service
  • Préserver l’attractivité de la restauration française

Sans visibilité, les décisions d’investissement sont repoussées, voire annulées.


TVA restauration : le point de crispation majeur

Parmi les mesures les plus critiquées du PLF 2026, la proposition de TVA à trois niveaux cristallise les tensions.

Ce qui pose problème selon l’UMIH

  • TVA à 5,5 % réservée uniquement aux maîtres restaurateurs
  • Passage de la TVA de 10 % à 20 % sur :
    • la restauration livrée,
    • la vente à emporter,
    • les traiteurs organisateurs de réceptions (TOR)

Pourquoi cette mesure inquiète

  • Elle serait discriminatoire
  • Elle exclurait 98 % de la restauration traditionnelle
  • Elle fragiliserait encore plus les modèles économiques déjà sous pression

👉 Pour Thierry Marx, la montée en qualité doit passer par une loi sur le “fait maison”, et non par une fiscalité à plusieurs vitesses.


Les points de satisfaction pour la profession

Tout n’est pas négatif dans ce PLF 2026. Certains points sont clairement salués par l’UMIH.

La prolongation de l’exonération des pourboires

  • Exonération fiscale et sociale maintenue
  • Amélioration directe du pouvoir d’achat des salariés
  • Renforcement de l’attractivité des métiers CHR

🔎 Seul regret :

  • une prolongation limitée à fin 2026,
  • alors que les députés proposaient une extension jusqu’à fin 2028.

Autres mesures positives

  • Suppression progressive de la CVAE
  • Baisse de la fiscalité sur les énergies de chauffage, essentielle pour :
    • hôtels,
    • restaurants,
    • établissements énergivores

Les points de vigilance majeurs pour 2026

La taxe de séjour : une ligne rouge

Même si aucune hausse n’est prévue à ce stade, l’UMIH reste extrêmement vigilante.

Pourquoi ?

  • La taxe de séjour est souvent une variable d’ajustement budgétaire
  • 77 % de la clientèle hôtelière est française
  • Une hausse toucherait donc d’abord les touristes nationaux

👉 Une augmentation ferait de la France le pays le plus taxé d’Europe sur ce point.


Le Pacte Dutreil : un enjeu clé pour la transmission

Plusieurs amendements votés au Sénat réduisent la portée du Pacte Dutreil, pourtant essentiel pour :

  • la transmission d’entreprises familiales,
  • la reprise d’établissements en zones rurales,
  • la continuité économique des hôtels et restaurants.

Thierry Marx appelle clairement les parlementaires à :
👉 limiter au maximum les modifications sur ce dispositif stratégique.


Pourquoi ces décisions impactent aussi l’équipement HORECA

Fiscalité, TVA, stabilité économique… tout cela influence directement la capacité des professionnels à :

  • investir dans du matériel CHR performant,
  • renouveler leurs cuisines, chambres froides, équipements de salle,
  • améliorer l’expérience client,
  • respecter les normes environnementales.

Pour un acteur comme materielhoreca.com, un environnement économique stable est essentiel pour permettre aux professionnels de continuer à s’équiper, moderniser et innover.


Conclusion : un budget décisif pour l’avenir des CHR

Le message de Thierry Marx est limpide :
👉 les arbitrages budgétaires de fin d’année décideront de la survie ou non de milliers d’établissements.

Le secteur CHR ne demande pas de privilèges, mais :

  • de la cohérence,
  • de la stabilité,
  • et des règles du jeu équitables.

Dans un contexte déjà fragile, chaque mesure fiscale compte.
Et plus que jamais, l’avenir de l’hôtellerie-restauration française se joue aussi… dans les couloirs du Parlement.